CONCOURS-PHOTOS
Explorer la lenteur par la photographie
Rôle de la lenteur dans les pratiques urbaines, dans les rythmes urbains, les temporalités et les technologies, dimensions spatiales et sociales de la lenteur, lenteur subie ou lenteur choisie… Tant de thèmes que ce huitième numéro de la revue Carnets de Géographes propose d’explorer par la photographie. Une quinzaine de photographies ont été reçues : les coordinatrices du numéro remercient vivement leurs auteurs. Après un vote auprès des membres des comités de la revue, trois photographies se sont démarquées par leur pertinence pour rendre compte de la lenteur. Les photographies lauréates, comme la plupart des propositions reçues, captent les dimensions spatiales des différentiels de vitesse. La lenteur est mise en regard avec des phénomènes rapides (circulation, véhicules) : Pascal Clerc montre une femme immobile qui regarde la circulation rapide et moderne à Ho Chi Minh, Helin Karaman juxtapose les images d’autocars avec celle de la voiture d’un chiffonnier et Maeva Rakotoma capte les usages lents d’une route malgache malgré sa bitumisation. Ces clichés semblent associer la lenteur à la tradition, à l’ancrage local, ou à la ruralité. La femme vietnamienne qui « semble venir d’ailleurs, d’un monde ralenti », le chiffonnier, les passants et les oiseaux sont les signes d’une certaine lenteur relevant du passé. Ces éléments sont mis en regard avec la modernité symbolisée par la circulation rapide, les autocars et le bitume. Les deux dimensions se côtoient (encore) dans l’espace en raison des mutations rapides.
Photo lauréate
AU BORD DE LA VILLE
Pascal CLERC
Équipe EHGO – UMR 8504 Géographie-Cités
Géographie
clercpascal@wanadoo.fr
Ho Chi Minh Ville, mutations rapides, rêves de modernité, circulation dense. Sur le bord du trottoir, une femme hésite. Elle semble venir d’ailleurs, d’un monde ralenti, des campagnes vietnamiennes.
2ème ex-aequo
LA VOITURE DU CHIFFONNIER
Helin KARAMAN
CESPRA (UMR 8036) – EHESS
Sociologie
helin.karaman@gmail.com
Istanbul, juin 2012. Sur la route empruntée par les autocars emplis de touristes que draine le Musée de la Conquête tout proche, un chiffonnier passe. Sa présence ne semble pas encore anachronique, pourtant elle n’a pas sa place dans l’image de la ville moderne selon le pouvoir municipal.
2ème ex-aequo
PEAGE
Maeva RAKOTOMA
Magistère Urbanisme et Aménagement – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Aménagement – Urbanisme
maevarakotomanga@hotmail.com
« Mora mora », prendre son temps, l’expression qui reste lorsqu’on revient de Madagascar. S’agit-il d’un choix ou d’un art de vivre imposé ? Quand le bitume coule enfin sur les routes rocailleuses, celles-ci deviennent source de richesse et la question du partage des flux se pose alors pour tous.